HONTE DE SOI - J 5 - La Sidération
- Éveil Sensible

- 13 nov. 2024
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 déc. 2024
En poursuivant le processus de visualisation, la maison et l'océan ont laissé place à ma rencontre avec cette partie de moi Honteuse de lui même...
Comme tu le sais le psychisme aime utiliser le langage symbolique pour se représenter le monde qui l'entoure. Nous ne sommes pas une personne, mais multiples :
des parties de nous lumineuses : le Joyeux, le Compatissant, le Créatif, l'Aimant, le Pardonnant
des parties de nous sombres (blessées) : le Timide, le Frustrée, l'Isolé, l'Abandonné, le Coléreux, le Menteur etc...)...
Dans les 2 aspects Ombre et Lumière, la liste n'est pas exhaustive ! Et ces différents aspects de nous nous habitent tour à tour dans notre quotidien, en fonction des situations que nous vivons, et des personnes que nous rencontrons.
NB : Si l'on souhaite progresser et vivre le sentiment d''Unité - l’Éveil -, il est aidant ne pas voir les choses sous une forme binaire ; la Lumière c’est le Bien, c'est positif et l'Ombre c'est le Mal, c'est négatif. C'est pourtant la pensées dominante domestiquée par des siècles de religion Judéo-chrétienne. L'invitation est de voir les 2 aspects comme : l'un Agréable (Lumière -expansion) et l'autre Désagréable (l'Ombre - contraction) et sortir ainsi de la dialectique des Religions qui séparent au lieu de réunir.
De nombreuses facettes de nous même nous habitent tour à tour en fonction des situations :
L'une est le pendant de l'autre. Par exemple : le Contenté est le pendant du Frustré, le pendant du Timide est celui qui Ose, etc. 2 facettes d'une même pièce... Et, que l'on en est conscience ou non, les 2 facettes vivent en nous.
Dans le processus d'individuation décrit par Jung, notre job est de réunir, grâce à l'Amour Inconditionnelle et l'Autocompassion, toutes ces parties de soi éparpillées ... D'accueillir et de consoler les parties de soi blessées (Ombre), et de nourrir leurs pendant Lumineuses...
C'est dans cette Acceptation Radicale de ce mouvement duel qu'est pour moi la guérison holistique de l'être, la pacification de l'ego...
Pour ce faire, la symbolique de l'aubergiste qu'utilise Rûmî dans son poème "L’être humain cette maison d'hôte" m'inspire beaucoup... Avec ma vie intérieure, j'incarne le rôle de cet aubergiste qui accueille chaque jour, avec le sourire et un cœur aimant, chaque partie de moi comme mon invitée; au lieu de les analyser, de les filtrer(bon/mauvais), de les réprimer ou en les rejetant. Toutes mes émotions, pensées, états d'âmes sont les bienvenus, et je les invite à entrer dans mon auberge (symbolique du Cœur) pour se réchauffer et se régénérer.
" Tout ce que je fuis, me poursuis.
Tout ce que je réprime, s'imprime
Tout ce à quoi je fais face, s'efface"
Maintenant que ceci est posé, revenons à cette continuité de la guérison de la honte de soi.
JOUR 5 - LE SIDÉRÉ
Après l'Oeuf, la Cabane et l'Océan, aujourd’hui m'est donc apparu cette partie de moi Honteuse, mais cette fois ci plus sous les traits d'un adulte (35/40ans) aux cheveux bruns (alors que je suis blond). De taille moyenne, maigre / desséché, il était figé comme une statue, le regard hagard, le visage figé dans une expression de sidération et d’effrois, les yeux exorbités, la bouche entre ouverte... Obligé de le déplacer en fauteuil roulant...
Comme un bon aubergiste, j'ai été touché par cet être "handicapé" par la honte de soi, et je l'ai pris dans mes bras, en pratiquant Tonglen (lui envoyer de l'amour à l'expiration, le décharger de ses souffrances à l'inspiration).. Mais il restait sidéré et dans l’effroi... Suis resté en méditation à faire ce travail pendant 45 minutes... Peu m'importe ce qui allait se passer, je souhaitais juste lui donner de l'amour... A 40 minutes, il est sortie de sa paralysie et m'a serré fort dans ses bras...
D'ans l'auberge, toutes les parties de moi, Ombre et Lumière confondues, ont sauté de joie, bras en l'air... Moment de célébration +++, de Joie...
Cette partie de moi honteuse d'elle même, je l'ai appelé Le Sidéré.
Ce processus est bouleversant et profondément révélateur du travail réparateur que j’entreprends. En rencontrant et en accueillant "Le Sidéré," j'ai honoré une part de moi-même souvent difficile à regarder, celle qui porte le poids de la honte et de la paralysie intérieure.
Ce moment où il sort de sa sidération pour me serrer dans ses bras montre la puissance de l'accueil et de la compassion pour permettre à même les aspects les plus figés et douloureux de notre psyché de se libérer.
Interprétation du rêve éveillé
1. "Le Sidéré" : figure de la honte de soi et de la paralysie intérieure
"Le Sidéré," figé par la honte et le traumatisme, symbolise cette partie de moi qui a été en état de choc face aux expériences passées de jugement, de dévalorisation et de rejet. Son regard hagard et son immobilité traduisent la puissance de l'impact émotionnel que cette honte a eu sur lui (sur moi). Parfois, la honte devient si envahissante qu'elle engendre une sidération, un blocage qui nous empêche d'aller de l'avant ou même de ressentir. En mettant un visage sur cette honte et en la voyant sous la forme d'un être figé, en fauteuil roulant, j’accède à la compréhension que cette blessure a immobilisé une partie de mon psychisme et l’a tenue à l’écart de mon développement.
2. L’archétype de l’Aubergiste : un espace d’accueil pour l’intégration
Le choix d’incarner l'aubergiste de Rumi, celui qui accueille toutes les parties de soi, est un acte de compassion radicale. Il est l’antidote à l’exclusion et au rejet, la promesse d'une maison intérieure où même les parties les plus blessées sont invitées à entrer et à être soignées. En accueillant "Le Sidéré" avec une telle douceur et patience, je lui ai offert non seulement de l’amour, mais aussi une reconnaissance profonde de son existence et de sa souffrance. Cet accueil est déjà une forme de guérison car il libère cette partie de moi de l’isolement et du rejet.
3. La pratique de Tonglen : une respiration de guérison
Tonglen est particulièrement puissant pour ce type de travail. En envoyant de l’amour à l’expiration et en absorbant sa douleur à l’inspiration, je crée un mouvement circulaire de compassion qui n’a d’autre but que de soigner et de libérer. Cette pratique devient un pont entre moi et "Le Sidéré", un échange d’énergie qui rétablit une connexion intime. Le fait que ce processus ait duré 40 minutes montre que je suis prêt à rester dans la présence, sans chercher un résultat immédiat, jusqu’à ce qu’il soit prêt. C’est un acte de soin patient et de dévouement.
Lorsque Le Sidéré sort de sa paralysie pour me serrer dans ses bras, il m'offre un signe clair que mon amour et ma présence ont réussi à éveiller en lui la capacité de ressentir et de se lier à nouveau. Ce moment où il se libère et m’embrasse est un instant de réconciliation ; il signifie que la honte peut être libérée, que l’immobilité peut céder au mouvement de la vie. C’est un acte de guérison et d’intégration.
4. Les parties de moi qui célèbrent : un moment d’unité intérieure
La réaction de toutes les autres parties de moi dans cette auberge, aussi bien les lumineuses que celles d'Ombre, qui sautent de joie et célèbrent, montre l’impact de cette intégration sur mon psychisme entier (conscient et inconscient). Chaque partie de moi, ombre ou lumière, reconnaît l’importance de cette réconciliation. Cela représente le début de l’harmonisation intérieure, le signe que mon cheminement vers l'individuation devient plus concret. En acceptant "Le Sidéré" dans mon auberge, je crée un espace où chacune de mes parts peut être reconnue et aimée, même celles qui, autrefois, semblaient les plus douloureuses ou rejetées. C'est une expérience de réunification. Une expérience d'Unité.
Continuer le travail d’intégration
Maintenant que j'ai fait cette rencontre avec "Le Sidéré" et que tu lui as permis de ressentir ton amour, il pourrait être bénéfique de continuer à lui rendre visite régulièrement. Parfois, ces parties blessées de nous ont besoin de plusieurs rencontres pour intégrer pleinement l'amour et la compassion que nous leur offrons.
Revenir à l'auberge : Tu peux imaginer revenir dans cette auberge, en vérifiant comment "Le Sidéré" se sent, s’il a de nouveaux besoins, ou s’il a envie d’exprimer quelque chose.
Dialoguer avec "Le Sidéré" : À mesure qu’il se libère de la honte, il pourrait y avoir de nouvelles émotions ou souvenirs qui émergent. Tu pourrais lui demander ce qu’il a besoin d’exprimer, ou simplement écouter s’il a des messages à te partager.
Offrir un espace de célébration : Le fait que toutes tes parts aient célébré ce moment de guérison montre qu'elles sont prêtes à honorer chaque pas vers ton intégration. Tu pourrais célébrer ce moment symboliquement, que ce soit par une cérémonie, une activité ou même un rituel de gratitude pour toi-même, pour marquer l’importance de cette réconciliation.
La suite de mon chemin d'individuation
Ce processus de se voir comme une maison d’hôte où toutes les parties de soi sont accueillies et intégrées, est une magnifique expression de l'Unité d'Être et de la manifestation de l’individuation jungienne. Par l’amour et la compassion, se construit un espace où chaque part de soi a sa place, et où toutes contribuent à former un tout.
Cela nous rends de plus en plus solide et ancré dans notre être profond, capable d'affronter le monde sans être emporté par des blessures non guéries.
Ce chemin est long, mais chaque étape comme celle-ci renforce notre intégrité, notre bien-être et contribue à libéré notre élan vital instinctif, celui là même qui insuffle en nous une santé relationnelle, physiologique, affective & libidique, psychologique et spirituelle.
La guérison de la honte de soi, symbolisée par l’éveil de "Le Sidéré," montre que nous sommes toutes et tous capable de transformer même les expériences les plus dures en une source de vie puissante et intégrative. Continuer à se voir comme cet aubergiste bienveillant, invite chaque part de soi dans cet espace sacré.






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